Traiter son jardin : les solutions du jardinier

Traiter ou ne pas traiter, telle est la question.

Savez-vous que l’on peut traiter son jardin, et toutefois avoir un jardin bio ? Et respectueux de l’environnement ?

Quand faut-il intervenir face aux problèmes du jardin ? Comment apporter de l’engrais et des fertilisants ?

La lutte et les produits à utiliser, ce qui est bon, ce qui l’est moins. Comment prendre soin de votre jardin et être un jardinier attentionné ?

Découvrez nos secrets ici.

chaux arbre

Pourquoi traiter un jardin ?

Le jardin a 3 grands ennemis :

  • les insectes parasites (nuisibles)
  • les maladies
  • les aléas climatiques : la sécheresse et le gel, principalement

Et un quatrième, un peu plus « discret », mais néanmoins redoutable : la pollution.

Le principe du jardinage, et pour ainsi dire l’essence même du jardinier, est de défendre son jardin contre ces ennemis. Et de donner un coup de pouce à ses plantations pour qu’elles puissent se défendre contre les agressions.

Le jardinier consciencieux aura donc à cœur de :

  • Faire de la prévention et des interventions curatives contre les nuisibles
  • Protéger ses arbres et plantes contre les maladies dues à l’affaiblissement des végétaux
  • Redonner au sol la qualité organique, les nutriments et minéraux essentiels qui lui sont nécessaires pour faire une terre saine, capable de nourrir ce qui est planté et de résister à l’érosion, à la sécheresse et à l’hiver en étant plus forte.

Telle est la mission du jardinier.

Ne faire aucun traitement du jardin : est-ce possible ?

Oui, il est possible d’avoir un jardin sans aucun entretien.
À condition… d’accepter les conséquences. Tout dépend de votre seuil de tolérance.

Vous aurez probablement moins de fruits, de moins belles fleurs, une pelouse moins nette, plus de mauvaises herbes (adventices), et globalement un jardin plus négligé.

Vous aurez également des insectes, et des petits prédateurs (y compris des serpents si vous êtes à la campagne).
Mais un jardin qui poussera quand même.

Rien n’empêche de laisser faire la nature.

Si votre jardin a un équilibre biologique et une biodiversité saine, les hérissons s’occuperont des limaces, les chauves-souris des moustiques, les hirondelles des mouches…

Attention toutefois, si votre jardin n’accueille pas une biodiversité saine, et si le sol est de mauvaise qualité ou déséquilibré, vous risquez rapidement de vous retrouver avec des broussailles.

Il n’est pas exclu non plus que vous vous retrouviez avec une invasion de pucerons, de doryphores, de chenilles…

Et vous devrez quand même débroussailler et élaguer tout ce qui risque de poser problème, sur la voie publique ou le voisinage.

Tout va dépendre de ce que vous planterez et de l’état de votre sol : si la terre est saine et riche, pas de grosses inquiétude. Dans le cas contraire vos plantations dépériront les unes après les autres.

Un jardin sans entretien est donc possible, à condition de faire volte-face sur ce que vous entendez pas jardin : peu de potager, la présence d’insectes, un espace végétal pas forcément adapté pour les jeux des enfants… bref un jardin « sauvage » qui vit au rythme des saisons et se suffit à lui-même, avec des plantes locales et rustiques uniquement.

Quelques conseils toutefois :

  • Semez du gazon écologique, à pousse lente
  • Plantez des arbres et arbustes rustiques à feuillage persistant
  • Favorisez le minéral plus que le végétal
  • Évitez de planter un potager ou un verger : vous n’aurez pas une belle récolte.
  • Ne plantez pas d’espèces fragiles ou exotiques
  • Plantez des vivaces, pas des annuelles, ainsi que des fleurs qui se ressèment toutes seules
  • Invitez quelques chèvres dans vos jardins, elles débroussailleront pour vous.
  • Optez pour un traitement biologique contre les parasites du jardin

Que faut-il traiter en priorité ?

Partie du jardin concernée

Principaux problèmes rencontrés

Potager (fruits et légumes)

Mauvais développement des semis
Attaques de nuisibles
Croissance anormale des fruits et légumes
Déséquilibre du sol

Verger (arbres fruitiers)

Attaques de nuisibles
Raréfaction des fruits, ou fruits de mauvaise qualité
Maladies arboricoles

Haie

Arbustes malades
Sécheresse

Arbres d’ornement (plantés)

Maladies arboricoles
Floraison perturbée ou ralentie

Arbustes et plantes en pot

Arbustes malades
Sécheresse
Maladies arboricoles
Faiblesse générale

Fleurs de massif

Maladie
Sécheresse

Les différents stades de traitement du jardin

Au jardin, il faut distinguer deux stades de traitement.

Traitement préventif

Le traitement préventif est fait en amont, lorsque le problème n’est pas encore déclaré, mais que les premiers signes indiquent une carence ou une attaque.

Le traitement préventif est plus léger et plus doux, et on a l’habitude de le faire automatiquement pour les espèces végétales typiquement à problème : palmiers, rosiers, arbres fruitiers, légumes du potager, etc.

Généralement un traitement préventif organique ou fait maison suffit, puisqu’on ne fait qu’anticiper.

traiter jardin limaces

Traitement curatif 

Le traitement curatif, lui, se fait dès lors que les symptômes d’un problème sont visibles. Il faut intervenir tout de suite.

Le traitement curatif est réactif donc plus fort (parfois même foudroyant, contre les parasites). Il peut se faire avec des produits organiques, chimiques ou des gestes mécaniques (taille…).

Les produits de traitement de jardin

Par produits destinés au traitement du jardin, ou tout simplement « produits de jardin », on entend l’arsenal des solutions à disposition du jardinier.

Ces produits phytosanitaires, chimiques ou organiques, prennent des formes variées : poudre, granulés, liquide, suspension, aérosol, fumigène…

Ils se divisent en deux catégories :

Les produits phytosanitaires chimiques autorisés dans le commerce

Les herbicides : ces produits détruisent ou retardent a repousse des mauvaises herbes. Ils sont plus ou moins ciblés et sélectifs. Les herbicides sont à l’origine de nombreux problèmes environnementaux.

Les fongicides : ces produits sont destinés à lutter contre les champignons, les moisissures et les mousses et lichens. Le pourridié est un grand ennemi du jardin et peut faire des dégâts considérables.

Les insecticides ou répulsifs : ils sont destinés à éliminer les parasites et nuisibles. Certains répulsifs sont destinés à éloigner les petits prédateurs, les chats ou les chiens de vos plates-bandes. Ce sont des biocides, coupables là encore de ne pas suffisamment sélectionner l’ennemi et d’engendrer un déclin dramatique de la population d’abeilles, de coccinelles et d’autres insectes pollinisateurs.

La législation à l’encontre de ces produits est en constante évolution et fait l’objet de vifs débats en France.
Dernièrement, en août 2020, la France a fait l’objet d’une volte-face, avec la suspension de procédures d’interdiction de pesticides tueurs d’abeilles pour certaines cultures. Cette décision de la France allant directement à l’encontre des directives européennes…

glyphosate

Qu’est-ce que le glyphosate et pourquoi est-il dangereux ?

Le long (plus de 40 ans) et triste historique du glyphosate est celui d’un « herbicide total », c’est-à-dire non sélectif, produit par le laboratoire Monsanto depuis 1974.

Le glyphosate reste le désherbant le plus vendu au monde : les agriculteurs l’utilisent pour désherber sans avoir à labourer. Il est commercialisé sous des dizaines de marques et intitulés différents, le plus connu est sans doute la marque Roundup.

Depuis de nombreuses années, la communauté scientifique met en garde et prouve contre les effets néfastes du glyphosate sur l’environnement, sur la biodiversité dans son ensemble, et ultimement sur la santé humaine.

Des traces avérées de glyphosate ont été retrouvées dans de très nombreux produits de consommation alimentaire animale et humaine : légumes, fruits, céréales, viande, bières, jus… ainsi que dans l’eau des nappes phréatiques, dans les rivières et dans l’eau du robinet. La majorité des personnes testées à l’échelle mondiale ont des traces de glyphosate dans leurs prélèvements d’urine et de sang.

Le fabricant du glyphosate, les laboratoires Monsanto, a à de nombreuses reprises été déclaré coupable de manipulation de l’information sur le caractère dangereux et non biodégradable de son produit.

Un lien a été prouvé entre cet herbicide et plusieurs types de lymphomes, maladies neurologiques, maladies cardio-vasculaires, paralysies intestinales, des effets génotoxiques mutagènes (pouvant endommager l’ADN), reprotoxiques (troubles de la fertilité), la perturbation hormonale… Le glyphosate a été classé cancérigène en 2015. 

Le danger des répulsifs

Pour la même raison que les herbicides sont condamnables pour leur manque de ciblage des espèces visées, les répulsifs et insecticides sont avérés toxiques.

Ils ne font pas toujours la distinction entre les parasites et les insectes utiles (ex. : abeilles).

Ils sont également très toxiques pour les espèces aquatiques, et cancérigènes pour les humains.

traiter jardin bio

Les produits de traitement de jardin naturels

Le pendant écologique, à savoir le traitement bio au jardin, se fait avec des produits naturels issus de sources organiques, végétales ou minérales.

On peut les trouver prêts à l’emploi en jardinerie, ou les fabriquer soi-même.

Il s’agit principalement de :

  • Purins de végétaux
  • Décoctions de végétaux
  • Compost
  • Macro-organismes : des invertébrés, insectes, acariens ou nématodes utilisés de façon raisonnée
  • Microorganismes : des champignons, bactéries et virus
  • Médiateurs chimiques : des phéromones d’insectes
  • Substances naturelles (origine végétale, animale ou minérale) : extraits de plantes, huiles, soufre, bicarbonate, badigeon de chaux, urine, etc.

Besoin d'un jardinier pour votre jardin ?

Les fertilisants et engrais

Les engrais sont des fertilisants, utilisés pour compléter les nutriments que les plantes puisent dans le sol (au même titre qu’il nous arrive de prendre des compléments alimentaires). La plupart sont des correcteurs de carences, ou biostimulants.

On les utilise pour améliorer la production, la croissance et la qualité des cultures (de plus belles fleurs, plus de feuilles, des arbres qui poussent plus rapidement.)

Les fertilisants qui garantissent un jardinage respectueux de l’environnement sont :

  • Les matières premières d’origine naturelle, organiques ou minérales
  • Les fumiers « frais », séchés, compostés, fientes de volailles déshydratées ou compostées (sauf s’ils proviennent d’élevages industriels)
  • Les excréments liquides d’animaux après fermentation ou dilution appropriée et s’ils ne proviennent pas d’élevages industriels
  • Les produits issus de biodéchets s’il y a un tri à la source par un système de collecte fermé et reconnu par l’état
  • Les déchets verts après compostage (le compost)
  • Les engrais à base de mycorhizes

Dans tous les cas, lorsque vous choisissez un engrais dans le commerce, par exemple un purin, compost ou engrais liquide ou en poudre, assurez-vous que le produit soit aux normes :

  • Norme NF U44-051 : Amendements organiques
  • Norme NF U44-001 : Amendements minéraux basiques (amendements calcaires, amendements calcomagnésiens ou magnésiens, chaux, mélanges d’amendements crus et de chaux, résidus de sucrerie et boues de décalcification
  • Norme NF U44-203 : Matières fertilisantes ayant des caractéristiques mixtes
  • Norme NF U42-001 : Engrais (organiques ou organominéraux)
  • Norme NF U42-002 : Engrais à teneur déclarée en oligo-éléments 
  • Norme NF U42-003 : Engrais à teneur déclarée en oligo-éléments pour pulvérisation foliaire
  • Norme NF U42-004 : Engrais pour solution nutritive minérale

Choisir un engrais en fonction des minéraux essentiels [NPK]

Voir sur ordinateur le tableau complet

Catégorie

Engrais

N (azote)

P (phosphore)

K (potassium)

Déchets organiques (provenant de sources non industrielles si possible)

Sang desséché

Corne torréfiée

Os broyés

Déchets de peaux

Farine de déchets de poissons

Plumes

Urée

12

12

4

10

9

80

46

1

1

20

0

12

0

0

1

0

0

0

4

0

0

Fumier (litière végétale + déjections d’herbivores)

Fumier de cheval
Fumier de bœuf
Fumier de vache
Fumier de porc
Fumier de mouton
Fumier de lapin
Fumier de poules
Guano (oiseaux / chauves-souris)

6
6
4
4
8
24
23
10

1
1
1
1
1
5
10
13

5
7
4
5
7
0,5
17
2

Déchets végétaux

Compost
Purin d’orties
Algues
Cendre de bois
Tourteau de ricin

-

-

-

0

6

-

-

-

1

0

-

-

-

10

0

Engrais verts (plantes semées spécialement à cet effet et enfouies sur place lors de la plantation)

Luzerne
Trèfle incarnat
Phacélie
Vesce de printemps
Pois
Moutarde
Féverole
Sarrasin
Sainfoin

Leurs racines fissurent le sol et améliorent sa perméabilité à l’air et à l’eau.
Rendent l’azote assimilable.
Extraient le phosphore et le potassium du sol.
Étouffent les mauvaises herbes.
Améliorent le pH…

Préparations d’engrais

Engrais NPK

10-5-5 : pour le gazon et les bambous
10-8-17 : pour les fraisiers et fruitiers
10-11-18 : pour les pieds de tomates et les arbres
4-5-6 : pour les géraniums, les cactus
4-6-7 : pour les plantes fleuries de balcons et jardinières
9-14-19 : pour les rosiers
7-7-17 : pour les hortensias, rhododendrons et azalées
6-3-6 : pour les plantes vertes
5-5-5 : pour les orchidées
17-7-27 : pour les agrumes comme le citronnier, les lauriers roses, bougainvilliers, plantes de terrasse et balcons…
6-7-10 : pour les conifères
17-7-22 : pour les palmiers
7-14-28 : pour les bulbes

Vertus des minéraux essentiels (NPK) pour les plantes


Azote (N) : Pour développer les parties « vertes » de la plante : tiges, feuilles… S’ajoute lors de la plantation, au printemps, en période de pousse et sur les légumes feuillus (épinards, salades…) À utiliser avec parcimonie, car il développe le feuillage au détriment des fruits et fleurs. Meilleure croissance des bulbes.
Phosphore (P) : Meilleure résistance. Racines mieux développées.
Potassium (K) : Meilleure floraison. Meilleur développement des fruits.

Quel est le meilleur moment pour traiter son jardin ?

Amendement de compost ou fertilisant (engrais) : mars, avril, septembre, octobre
Traitement préventif contre les parasites : mai-juin, puis de septembre à novembre
Désherbage : mai à août
Traitement curatif : juillet-août, et au moindre signe de maladie ou de parasites
Traitement préventif sur les arbres (chaulage) : février
Fongicide : janvier et février

Quelle protection utiliser ?

Pour l’application de traitements au jardin, équipez vous de :

Lavez vous toujours soigneusement les mains à l’eau claire après avoir touché des produits de jardin.

Conservez vos produits bien fermés, au sec, et hors de portée des enfants et animaux de compagnie !

Bien choisir son pulvérisateur

On trouve 3 types de pulvérisateurs pour traiter le jardin avec des produits liquides ou solubles dans l’eau :

  1. Le pulvérisateur à gâchette, pour les jardinières et plantes en pot. Idéal en traitement local.
  2. Le pulvérisateur à pression préalable, ou bouille de jardin, contient entre 2 et 20 litres de produit. Il permet de traiter les feuillages de tout le jardin, de taille moyenne. La mise sous pression se fait par pompage manuel. Il se porte en bandoulière.
  3. Le pulvérisateur de jardin à dos avec pression entretenue se porte dans le dos et contient 12 à 20 litres de produit. Il faut pomper en continu avec une manette latérale pour que le jet soit continu. Ce pulvérisateur est destiné aux grands jardins.

Utilisez une buse à brumisation pour les traitements insecticides, une buse plate pour le démoussage et une buse à jet large pour le désherbage de grande surface.

pulvérisateur de jardin

Prix de traitement d'un jardin

Le prix d'un traitement de jardin par un jardinier est de 25 à 40 € de l’heure (hors dispositif CESU).

A noter que votre jardinier n’est pas autorisé à vous vendre des produits de traitement de jardin. Il faudra les acheter vous-même.

Biodiversité utile ou parasites nuisibles ?

Heureusement, les mentalités ont bien évolué sur le comportement à avoir face aux habitants du jardin.

Jadis, au moindre insecte, rongeur ou oiseau au jardin, on sortait les grands moyens pour les chasser. Sans aucun discernement ni sans distinction.

De nos jours, on considère la biodiversité dans son ensemble.

On comprend mieux le rôle de chacun dans la chaîne alimentaire, et on sait que les uns sont liés aux autres.

On aborde le jardin comme un espace vivant, dans le respect de la flore et de la faune.

Les hôtels à insectes, les nichoirs et les abris pour les hérissons sont de retour.

On compose avec les auxiliaires de jardin, et on se débarrasse des parasites, en douceur et dans le respect de l'environnement.

Les parasites de nos jardins

Aleurode
Score de nuisance : 8/10

Un petit coléoptère pas plus gros qu’une petite mouche, mais très agressif dans le potager et le verger ou il fait des ravages en dévorant les feuilles des céréales, palmiers, légumes…
L’aleurode du tabac (bemisia tabaci) et l’aleurode du chou (aleyrodes proletella) vont dévorer toutes vos feuilles de légumes et de fleurs (hibiscus, lilas, azalée, rhododendron…) et même s’en prendre à vos plantes d’intérieur. Les plants vont mourir vidés de leur sève.

Puceron
Score de nuisance : 8/10

puceron

Les pucerons sont minuscules, et cependant ils se nourrissent de sève et de bourgeons, en colonisant en grand nombre vos rosiers, sureaux et tomates en début de saison.
Ils produisent du miellat qui rendra vos plantes poisseuses et attireront d’autres nuisibles. Le miellat favorise le développement de fumagine (moisissures noirâtres).
Les fruits se déforment également et resteront bosselés.

Chenille
Score de nuisance : 9/10

chenille processionnaire

Qu’elle soit blanche, jaune, rouge, grise ou verte, la chenille verte est un ennemi avéré du jardinier, comme de nombreuses larves de papillons. Les chenilles vertes trouent les feuilles, dévorent les racines, creusent des galeries dans les tiges et se nourrissent du cœur des troncs…
Si à l’état de papillon cet insecte est plutôt une bonne nouvelle, il sera rarement bienvenu au stade de larve. C’est un herbivore très vorace, beaucoup plus que sa taille ne le laisse présager.
Quant à la chenille processionnaire, ses poils urticants sont un danger pour les animaux, les enfants, et toute personne qui s’aventurerait à la toucher.

Ver blanc ou larve de hanneton
Score de nuisance : 10/10

ver blanc

N’importe quel jardinier vous le dira : le ver blanc (melolontha melolontha) est l’ennemi absolu du jardin. La larve du hanneton (à ne pas confondre avec la larve de cétoine) se cache parfois profondément dans la terre et dévore les feuilles, le bois et les racines de vos plantes.
Ce fléau dévastera vos légumes, vos arbres et arbustes, vos vivaces… Le plant mourra si le ver n’est pas repéré et éliminé.

Mulot
Score de nuisance : 7/10

Le mulot est un rongeur d’une dizaine de centimètres, gris avec une longue queue et des rayures sur le dos. Il est capable de dévorer tout votre potager. Carottes, tomates, choux.. . tout y passera. Le mulot mange tous les jours l’équivalent de son poids.
Il vit dans des terriers qu’il a tendance à « emprunter » aux taupes. Et fait beaucoup de petits (15/25 par an). Soit autant de bouches à nourrir.

Cochenille
Score de nuisance : 6/10

La cochenille se retrouve fréquemment sur les arbres, arbustes, plantes… Le plant périt rapidement, sous les attaques de cet amas blanc de minuscules insectes.
La cochenille se nourrit de la sève des plantes, et produit un amas noir sur les feuilles : la fumagine.

Araignée rouge
Score de nuisance : 5/10

L’araignée rouge (tetranychus urticae) adore les feuillages tendres des jeunes pousses et plantules, encore pleins d’azote et de potasse.
Sur son passage rien ne restera en forme très longtemps. Qui plus est vous connaissez sans doute ses larves urticantes, les fameux aoûtats. Elles apparaissent par temps chaud et constituent des nuages rouges installés sur leurs toiles en particulier près des conifères. Les araignées rouges migrent rapidement d’une plante à l’autre. Vous verrez apparaître des feuilles piquetées de points blancs ou jaunes, ou grisâtres, qui finissent par sécher et tomber.

Balanin des noisettes
Score de nuisance : 5/10

Le balanin (balaninus nucum) est un coléoptère d’à peine 1 cm, responsable de la chute précoce de vos noisettes et des petits trous que vous verrez dans votre récolte. Ce petit charançon se repère généralement quand il est trop tard. Il créera également des dégâts dans les amandes des pêches, qui seront difformes (et contiendront des larves).

Mouche du chou
Score de nuisance : 5/10

La mouche du chou (delia radicum) est un tout petit diptère qui vient pondre sur les choux, navets, radis… Ce sont ensuite les larves issues de cette ponte qui ravagent votre potager. Les plantes attaquées ont une croissance ralentie et les plantules dépérissent rapidement du fait de leurs racines affaiblies par des galeries.

Punaise verte
Score de nuisance : 7/10

Cette punaise (nezara viridula) se nourrit de la sève de nombreuses plantes. Pour se défendre, elle utilise ses glandes odoriférantes très malodorantes. Bien qu’originellement présente surtout dans les cultures de soja et de riz, depuis quelques décennies on la retrouve dans les jardins d’Europe, sur les aubergines, poivrons et tomates dont elles dessèchent les feuilles et réduisent la récolte.

Limace
Score de nuisance : 10/10

limace

Ce gastéropode est une plaie. Ne vous fiez pas à son air débonnaire : elle est pratiquement indestructible. Les limaces sont capables de ravager des plates-bandes entières de légumes ou de fleurs. Tout y passe : feuilles de légumes, de fruits, de fleurs… Il n’y a guère que les plants à épines qui leur résistent. La moindre averse sonne le regroupement des parasites.

Campagnol
Score de nuisance : 9/10

campagnol

Si vos légumes disparaissent par charrettes entières, ne cherchez plus le coupable. Le campagnol (microtus arvalis) est un glouton, difficile à déloger une fois qu’il a repéré le garde-manger. Le « rat taupier » comme on l’appelle encore parfois, s’en prend à tout ce qui se mange : légumes, fruits, feuilles… 

Doryphore
Score de nuisance : 8/10

doryphore

Le doryphore (leptinotarsa decemlineata) est le nuisible par excellence qui s’en prend aux pommes de terre, tomates, aubergines…

Les dégâts des parasites au jardin

Il ne faut pas limiter les nuisances des parasites de jardin à quelques fruits et légumes abîmés.
Les nuisibles sont responsables de dégâts et de réactions en chaîne :

  • certains parasites sont urticants et dangereux pour les animaux et les humains
  • des maladies et des champignons s’installent, sans que le végétal ne puisse lutter
  • en privant les autres espèces de nourriture, les parasites éloignent certains auxiliaires de jardin
  • la contamination entre les végétaux peut être croisée, et gagner même les plantes d’intérieur
  • la destruction peut aller jusqu’aux racines
  • la récolte est moins bonne
  • les fruits et légumes sont petits, tordus et « moches »
  • les plants sont affaiblis

Importance de la lutte biologique

La lutte biologique désigne l’utilisation d’organismes vivants pour prévenir et diminuer les attaques des ravageurs. On peut recourir à d’autres espèces animales, ou à des produits naturels.

L’objectif de la lutte biologique n’est pas d’éradiquer complètement les populations parasites (seuls les pesticides chimiques sont biocides), mais de les réguler afin qu’elles ne soient plus une nuisance.

La lutte biologique peut prendre différentes formes, dont parfois extrêmement sophistiquées, avec l’utilisation de micro-organismes ou de phéromones sexuelles.

À l’heure de la préservation écologique de l’environnement, coûte que coûte, la lutte biologique permet de rétablir au moins partiellement l’équilibre, en s’affranchissant des intoxications des produits chimiques.

Les avantages de la lutte biologique :

  • ne plus recourir aux monocultures
  • utiliser la pyramide alimentaire naturelle
  • garder sous contrôle les espèces exotiques invasives 
  • moins de toxicité donc moins problèmes de santé pour l’homme
  • moins de pollution des sols et des nappes phréatiques
  • des substances biodégradables
  • les nuisibles développent moins de résistances naturelles
  • retour de certains auxiliaires de jardin qui avaient disparu (coccinelle, hérissons, taupes, oiseaux, chauve-souris…)
  • un sol plus riche et vivant, travaillé en profondeur
  • les auxiliaires se reproduisent et se propagent seuls : la lutte biologique coûte moins cher

Nos astuces (en vracs) contre les ennemis du jardin

  • Contre la limace, malgré la grande liste de solutions « de grand-mère » qui existent, revenez à la solution la plus efficace : la récolte à la main.
  • Coupez les branches infestées et brûlez-les.
  • Déposez des rondelles de pomme de terre au pied de vos plantules pour détourner l’attention des limaces.
  • Désherbez bien autour des plantes, ajoutez du compost en hiver pour permettre ainsi aux végétaux de mieux résister aux parasites.
  • Empêchez les moustiques de proliférer en éliminant les sites de ponte (coupelles d’eau…).
  • Enlevez à la main (avec des gants) tout ce que vous pouvez !
  • Enlevez toutes les feuilles mortes tombées au sol.
  • Il existe des voiles anti-insectes.
  • Installez des larves de coccinelles (on en trouve en jardinerie) dans vos rosiers et sureau.
  • Installez des perchoirs et des nichoirs à rapaces.
  • Invitez les chauves-souris et oiseaux prédateurs dans votre jardin en installant des cabanes et nichoirs.
  • Jetez tous vos insecticides chimiques : ils sont inefficaces et créent des résistances chez les nuisibles, créant à long terme un effet totalement contre-productif.
  • L’odeur du purin de sureau fait fuir les mulots.
  • Laissez des tas de branches, de pierres ou de briques dans les coins tranquilles de votre jardin ou en pied de haies pour les hérissons et les serpents.
  • Laissez vos poules vous aider à chasser les limaces.
  • Laissez votre chat déambuler librement das votre jardin pour limiter la population de rongeurs.
  • Les canards adorent les limaces. Lâchez-les dans le jardin.
  • Mélangez et alternez les cultures, faites des associations bénéfiques.
  • Ne chassez pas les couleuvres et les orvets.
  • Ne posez jamais de pièges anti oiseaux ou de filets dans vos jardins : les oiseaux sont indispensables.
  • Ne remuez pas trop souvent votre compost : laissez aux orvets et batraciens la possibilité de s’y abriter.
  • Nombre d’insectes détestent l’humidité : lorsque vous arrosez, douchez les feuilles.
  • Plantez des plantes « répulsives » : euphorbe épurge, fritillaire impériale, incarvillée, mélilot, rue, lavande, géranium, genêt, menthe, chrysanthème…
  • Pour éviter les araignées rouges, n’apportez pas trop d’engrais azoté.
  • Pratiquez des arrosages aussi localisés que possible.
  • Remplacez vos pièges « à colle » par des petits cartons englués de miel ou du scotch double face. Les aleurodes par exemple viendront se coller sur ces pièges.
  • Semez des engrais verts à fleurs mellifères : prêle, ortie, phacélie, trèfle...
  • Si vos plantes en pot sont attaquées, éloignez-les ou mettez-les à l’écart pour qu’il n’y ait pas de contamination.
  • Utilisez des produits bio à base de pyréthrine contre les nuisibles les plus résistants.
  • Utilisez des purins d’ortie et de consoude sur les feuillages des plantes : ils renforcent les défenses naturelles des végétaux.
  • Vaporisez de l’eau et du savon noir sur les plantes envahies de pucerons.

Invitez les auxiliaires dans votre jardin

taupe
coccinelle
hérisson

Il est temps de vous familiariser avec l’expression « auxiliaire de jardin ».

Ce terme signifie que la majorité des habitants du jardin sont davantage vos alliés que vos ennemis ! Sur les 2000 espèces différentes d’insectes qui peuplent votre jardin, seule une minorité sera nuisible.

C’est la raison pour laquelle l’utilisation de pesticides chimiques est à proscrire : ces produits ne font pas la distinction entre les alliés et les parasites.

Dans la nature, il n’existe pas de « nuisibles » (à l’exception peut-être du moustique).

C’est donc vous qui déciderez qui est bienvenu ou non dans votre jardin.

On pourra comprendre que vous soyez hésitant à accueillir des couleuvres, crapauds et orvets.

Voici vos principaux alliés  :

  • Abeille domestique : extraordinaire pollinisateur
  • Araignée : contre de nombreux insectes.
  • Belette : contre les rongeurs, limaces…
  • Bourdon terrestre : extraordinaire pollinisateur
  • Carabe : contre d’autres insectes, chenilles et larves
  • Chat : contre les rongeurs
  • Chauve-souris : contre de nombreux insectes (moustique notamment)
  • Chrysope : contre les pucerons, cochenilles, acariens, aleurodes, œufs de papillon, thrips…
  • Coccinelle : contre les pucerons
  • Crapaud et grenouille : contre les limaces
  • Fourmi : contre les chenilles, vers, larves, araignées, mouches, cloportes et cadavres d’insectes en général.
  • Guêpe : prédateurs ou parasites de nombreux insectes
  • Hérisson : contre les araignées et larves d’insectes
  • Lézard : il mange de nombreux insectes
  • Libellule : contre les chenilles
  • Oiseaux : contre les larves et chenilles
  • Perce-oreille : contre les pucerons et araignées.
  • Syrphe : contre les pucerons
  • Taupe : contre les parasites sous terrains : vers gris, limaces, tipules, larves de taupins, courtilières…

Comment attirer les coccinelles au jardin ?

Bannissez tous les pesticides, fongicides et herbicides chimiques.

Construisez un abri à coccinelles : une boîte en bois contenant des planchettes fixées horizontalement, espacées de 5 mm, que vous placerez dès le mois d’août dans un endroit sec, à l’abri du vent et de la pluie, et orienté sud/sud-est à 30 cm du sol.

Gardez quelques pucerons : la larve de coccinelle mange 150 pucerons par jour.

N’introduisez pas dans votre jardin de coccinelle asiatique : elle est une menace pour les espèces indigènes.

Préservez un jardin naturel, des haies, des bandes non tondues et quelques mauvaises herbes.

Comment attirer les oiseaux dans son jardin ?

Les oiseaux insectivores comme les mésanges peuvent vous rendre de grands services.

Ne taillez jamais ni n’élaguez entre le 1er avril et le 30 août (période de nidification).

Plantez des fruitiers dans votre haie et laissez un peu de fruits aux oiseaux.

Plantez une haie bien fournie avec des troènes, cornouillers, pyracanthas, houx, pommiers décoratifs, aubépines, églantiers, sureaux…