Traiter ou ne pas traiter, telle est la question.
Savez-vous que l’on peut traiter son jardin, et toutefois avoir un jardin bio ? Et respectueux de l’environnement ?
Quand faut-il intervenir face aux problèmes du jardin ? Comment apporter de l’engrais et des fertilisants ?
La lutte et les produits à utiliser, ce qui est bon, ce qui l’est moins. Comment prendre soin de votre jardin et être un jardinier attentionné ?
Découvrez nos secrets ici.
Pourquoi traiter un jardin ?
Le jardin a 3 grands ennemis :
Et un quatrième, un peu plus « discret », mais néanmoins redoutable : la pollution.
Le principe du jardinage, et pour ainsi dire l’essence même du jardinier, est de défendre son jardin contre ces ennemis. Et de donner un coup de pouce à ses plantations pour qu’elles puissent se défendre contre les agressions.
Le jardinier consciencieux aura donc à cœur de :
Telle est la mission du jardinier.
Ne faire aucun traitement du jardin : est-ce possible ?
Oui, il est possible d’avoir un jardin sans aucun entretien.
À condition… d’accepter les conséquences. Tout dépend de votre seuil de tolérance.
Vous aurez probablement moins de fruits, de moins belles fleurs, une pelouse moins nette, plus de mauvaises herbes (adventices), et globalement un jardin plus négligé.
Vous aurez également des insectes, et des petits prédateurs (y compris des serpents si vous êtes à la campagne).
Mais un jardin qui poussera quand même.
Rien n’empêche de laisser faire la nature.
Si votre jardin a un équilibre biologique et une biodiversité saine, les hérissons s’occuperont des limaces, les chauves-souris des moustiques, les hirondelles des mouches…
Attention toutefois, si votre jardin n’accueille pas une biodiversité saine, et si le sol est de mauvaise qualité ou déséquilibré, vous risquez rapidement de vous retrouver avec des broussailles.
Il n’est pas exclu non plus que vous vous retrouviez avec une invasion de pucerons, de doryphores, de chenilles…
Et vous devrez quand même débroussailler et élaguer tout ce qui risque de poser problème, sur la voie publique ou le voisinage.
Tout va dépendre de ce que vous planterez et de l’état de votre sol : si la terre est saine et riche, pas de grosses inquiétude. Dans le cas contraire vos plantations dépériront les unes après les autres.
Un jardin sans entretien est donc possible, à condition de faire volte-face sur ce que vous entendez pas jardin : peu de potager, la présence d’insectes, un espace végétal pas forcément adapté pour les jeux des enfants… bref un jardin « sauvage » qui vit au rythme des saisons et se suffit à lui-même, avec des plantes locales et rustiques uniquement.
Quelques conseils toutefois :
- Semez du gazon écologique, à pousse lente
- Plantez des arbres et arbustes rustiques à feuillage persistant
- Favorisez le minéral plus que le végétal
- Évitez de planter un potager ou un verger : vous n’aurez pas une belle récolte.
- Ne plantez pas d’espèces fragiles ou exotiques
- Plantez des vivaces, pas des annuelles, ainsi que des fleurs qui se ressèment toutes seules
- Invitez quelques chèvres dans vos jardins, elles débroussailleront pour vous.
- Optez pour un traitement biologique contre les parasites du jardin
Que faut-il traiter en priorité ?
Partie du jardin concernée | Principaux problèmes rencontrés |
---|---|
Potager (fruits et légumes) | Mauvais développement des semis |
Verger (arbres fruitiers) | Attaques de nuisibles |
Haie | Arbustes malades |
Arbres d’ornement (plantés) | Maladies arboricoles |
Arbustes et plantes en pot | Arbustes malades |
Fleurs de massif | Maladie |
Les différents stades de traitement du jardin
Au jardin, il faut distinguer deux stades de traitement.
Traitement préventif
Le traitement préventif est fait en amont, lorsque le problème n’est pas encore déclaré, mais que les premiers signes indiquent une carence ou une attaque.
Le traitement préventif est plus léger et plus doux, et on a l’habitude de le faire automatiquement pour les espèces végétales typiquement à problème : palmiers, rosiers, arbres fruitiers, légumes du potager, etc.
Généralement un traitement préventif organique ou fait maison suffit, puisqu’on ne fait qu’anticiper.
Traitement curatif
Le traitement curatif, lui, se fait dès lors que les symptômes d’un problème sont visibles. Il faut intervenir tout de suite.
Le traitement curatif est réactif donc plus fort (parfois même foudroyant, contre les parasites). Il peut se faire avec des produits organiques, chimiques ou des gestes mécaniques (taille…).
Les produits de traitement de jardin
Par produits destinés au traitement du jardin, ou tout simplement « produits de jardin », on entend l’arsenal des solutions à disposition du jardinier.
Ces produits phytosanitaires, chimiques ou organiques, prennent des formes variées : poudre, granulés, liquide, suspension, aérosol, fumigène…
Ils se divisent en deux catégories :
Les produits phytosanitaires chimiques autorisés dans le commerce
Les herbicides : ces produits détruisent ou retardent a repousse des mauvaises herbes. Ils sont plus ou moins ciblés et sélectifs. Les herbicides sont à l’origine de nombreux problèmes environnementaux.
Les fongicides : ces produits sont destinés à lutter contre les champignons, les moisissures et les mousses et lichens. Le pourridié est un grand ennemi du jardin et peut faire des dégâts considérables.
Les insecticides ou répulsifs : ils sont destinés à éliminer les parasites et nuisibles. Certains répulsifs sont destinés à éloigner les petits prédateurs, les chats ou les chiens de vos plates-bandes. Ce sont des biocides, coupables là encore de ne pas suffisamment sélectionner l’ennemi et d’engendrer un déclin dramatique de la population d’abeilles, de coccinelles et d’autres insectes pollinisateurs.
La législation à l’encontre de ces produits est en constante évolution et fait l’objet de vifs débats en France.
Dernièrement, en août 2020, la France a fait l’objet d’une volte-face, avec la suspension de procédures d’interdiction de pesticides tueurs d’abeilles pour certaines cultures. Cette décision de la France allant directement à l’encontre des directives européennes…
Qu’est-ce que le glyphosate et pourquoi est-il dangereux ?
Le long (plus de 40 ans) et triste historique du glyphosate est celui d’un « herbicide total », c’est-à-dire non sélectif, produit par le laboratoire Monsanto depuis 1974.
Le glyphosate reste le désherbant le plus vendu au monde : les agriculteurs l’utilisent pour désherber sans avoir à labourer. Il est commercialisé sous des dizaines de marques et intitulés différents, le plus connu est sans doute la marque Roundup.
Depuis de nombreuses années, la communauté scientifique met en garde et prouve contre les effets néfastes du glyphosate sur l’environnement, sur la biodiversité dans son ensemble, et ultimement sur la santé humaine.
Des traces avérées de glyphosate ont été retrouvées dans de très nombreux produits de consommation alimentaire animale et humaine : légumes, fruits, céréales, viande, bières, jus… ainsi que dans l’eau des nappes phréatiques, dans les rivières et dans l’eau du robinet. La majorité des personnes testées à l’échelle mondiale ont des traces de glyphosate dans leurs prélèvements d’urine et de sang.
Le fabricant du glyphosate, les laboratoires Monsanto, a à de nombreuses reprises été déclaré coupable de manipulation de l’information sur le caractère dangereux et non biodégradable de son produit.
Un lien a été prouvé entre cet herbicide et plusieurs types de lymphomes, maladies neurologiques, maladies cardio-vasculaires, paralysies intestinales, des effets génotoxiques mutagènes (pouvant endommager l’ADN), reprotoxiques (troubles de la fertilité), la perturbation hormonale… Le glyphosate a été classé cancérigène en 2015.
Le danger des répulsifs
Pour la même raison que les herbicides sont condamnables pour leur manque de ciblage des espèces visées, les répulsifs et insecticides sont avérés toxiques.
Ils ne font pas toujours la distinction entre les parasites et les insectes utiles (ex. : abeilles).
Ils sont également très toxiques pour les espèces aquatiques, et cancérigènes pour les humains.
Les produits de traitement de jardin naturels
Le pendant écologique, à savoir le traitement bio au jardin, se fait avec des produits naturels issus de sources organiques, végétales ou minérales.
On peut les trouver prêts à l’emploi en jardinerie, ou les fabriquer soi-même.
Il s’agit principalement de :
- Purins de végétaux
- Décoctions de végétaux
- Compost
- Macro-organismes : des invertébrés, insectes, acariens ou nématodes utilisés de façon raisonnée
- Microorganismes : des champignons, bactéries et virus
- Médiateurs chimiques : des phéromones d’insectes
- Substances naturelles (origine végétale, animale ou minérale) : extraits de plantes, huiles, soufre, bicarbonate, badigeon de chaux, urine, etc.
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Les fertilisants et engrais
Les engrais sont des fertilisants, utilisés pour compléter les nutriments que les plantes puisent dans le sol (au même titre qu’il nous arrive de prendre des compléments alimentaires). La plupart sont des correcteurs de carences, ou biostimulants.
On les utilise pour améliorer la production, la croissance et la qualité des cultures (de plus belles fleurs, plus de feuilles, des arbres qui poussent plus rapidement.)
Les fertilisants qui garantissent un jardinage respectueux de l’environnement sont :
Dans tous les cas, lorsque vous choisissez un engrais dans le commerce, par exemple un purin, compost ou engrais liquide ou en poudre, assurez-vous que le produit soit aux normes :
- Norme NF U44-051 : Amendements organiques
- Norme NF U44-001 : Amendements minéraux basiques (amendements calcaires, amendements calcomagnésiens ou magnésiens, chaux, mélanges d’amendements crus et de chaux, résidus de sucrerie et boues de décalcification
- Norme NF U44-203 : Matières fertilisantes ayant des caractéristiques mixtes
- Norme NF U42-001 : Engrais (organiques ou organominéraux)
- Norme NF U42-002 : Engrais à teneur déclarée en oligo-éléments
- Norme NF U42-003 : Engrais à teneur déclarée en oligo-éléments pour pulvérisation foliaire
- Norme NF U42-004 : Engrais pour solution nutritive minérale
Choisir un engrais en fonction des minéraux essentiels [NPK]
Voir sur ordinateur le tableau complet
Catégorie | Engrais | N (azote) | P (phosphore) | K (potassium) | ||||||||||||||||||||||||||||
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Déchets organiques (provenant de sources non industrielles si possible) |
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Fumier (litière végétale + déjections d’herbivores) | Fumier de cheval | 6 | 1 | 5 | ||||||||||||||||||||||||||||
Déchets végétaux | Compost | - - - 0 6 | - - - 1 0 | - - - 10 0 | ||||||||||||||||||||||||||||
Engrais verts (plantes semées spécialement à cet effet et enfouies sur place lors de la plantation) | Luzerne | Leurs racines fissurent le sol et améliorent sa perméabilité à l’air et à l’eau. | ||||||||||||||||||||||||||||||
Préparations d’engrais | Engrais NPK | 10-5-5 : pour le gazon et les bambous |
Azote (N) : Pour développer les parties « vertes » de la plante : tiges, feuilles… S’ajoute lors de la plantation, au printemps, en période de pousse et sur les légumes feuillus (épinards, salades…) À utiliser avec parcimonie, car il développe le feuillage au détriment des fruits et fleurs. Meilleure croissance des bulbes.
Phosphore (P) : Meilleure résistance. Racines mieux développées.
Potassium (K) : Meilleure floraison. Meilleur développement des fruits.
Nos pages sur les différents traitements du jardin
Quel est le meilleur moment pour traiter son jardin ?
Amendement de compost ou fertilisant (engrais) : mars, avril, septembre, octobre
Traitement préventif contre les parasites : mai-juin, puis de septembre à novembre
Désherbage : mai à août
Traitement curatif : juillet-août, et au moindre signe de maladie ou de parasites
Traitement préventif sur les arbres (chaulage) : février
Fongicide : janvier et février
Quelle protection utiliser ?
Pour l’application de traitements au jardin, équipez vous de :
- Gants de jardin
- Masque type EOR P2, si vous dispersez un traitement en poudre
Lavez vous toujours soigneusement les mains à l’eau claire après avoir touché des produits de jardin.
Conservez vos produits bien fermés, au sec, et hors de portée des enfants et animaux de compagnie !
Bien choisir son pulvérisateur
On trouve 3 types de pulvérisateurs pour traiter le jardin avec des produits liquides ou solubles dans l’eau :
- Le pulvérisateur à gâchette, pour les jardinières et plantes en pot. Idéal en traitement local.
- Le pulvérisateur à pression préalable, ou bouille de jardin, contient entre 2 et 20 litres de produit. Il permet de traiter les feuillages de tout le jardin, de taille moyenne. La mise sous pression se fait par pompage manuel. Il se porte en bandoulière.
- Le pulvérisateur de jardin à dos avec pression entretenue se porte dans le dos et contient 12 à 20 litres de produit. Il faut pomper en continu avec une manette latérale pour que le jet soit continu. Ce pulvérisateur est destiné aux grands jardins.
Utilisez une buse à brumisation pour les traitements insecticides, une buse plate pour le démoussage et une buse à jet large pour le désherbage de grande surface.
Prix de traitement d'un jardin
Le prix d'un traitement de jardin par un jardinier est de 25 à 40 € de l’heure (hors dispositif CESU).
A noter que votre jardinier n’est pas autorisé à vous vendre des produits de traitement de jardin. Il faudra les acheter vous-même.
Biodiversité utile ou parasites nuisibles ?
Heureusement, les mentalités ont bien évolué sur le comportement à avoir face aux habitants du jardin.
Jadis, au moindre insecte, rongeur ou oiseau au jardin, on sortait les grands moyens pour les chasser. Sans aucun discernement ni sans distinction.
De nos jours, on considère la biodiversité dans son ensemble.
On comprend mieux le rôle de chacun dans la chaîne alimentaire, et on sait que les uns sont liés aux autres.
On aborde le jardin comme un espace vivant, dans le respect de la flore et de la faune.
Les hôtels à insectes, les nichoirs et les abris pour les hérissons sont de retour.
On compose avec les auxiliaires de jardin, et on se débarrasse des parasites, en douceur et dans le respect de l'environnement.
Les parasites de nos jardins
Aleurode
Score de nuisance : 8/10
Un petit coléoptère pas plus gros qu’une petite mouche, mais très agressif dans le potager et le verger ou il fait des ravages en dévorant les feuilles des céréales, palmiers, légumes…
L’aleurode du tabac (bemisia tabaci) et l’aleurode du chou (aleyrodes proletella) vont dévorer toutes vos feuilles de légumes et de fleurs (hibiscus, lilas, azalée, rhododendron…) et même s’en prendre à vos plantes d’intérieur. Les plants vont mourir vidés de leur sève.
Puceron
Score de nuisance : 8/10
Les pucerons sont minuscules, et cependant ils se nourrissent de sève et de bourgeons, en colonisant en grand nombre vos rosiers, sureaux et tomates en début de saison.
Ils produisent du miellat qui rendra vos plantes poisseuses et attireront d’autres nuisibles. Le miellat favorise le développement de fumagine (moisissures noirâtres).
Les fruits se déforment également et resteront bosselés.
Chenille
Score de nuisance : 9/10
Qu’elle soit blanche, jaune, rouge, grise ou verte, la chenille verte est un ennemi avéré du jardinier, comme de nombreuses larves de papillons. Les chenilles vertes trouent les feuilles, dévorent les racines, creusent des galeries dans les tiges et se nourrissent du cœur des troncs…
Si à l’état de papillon cet insecte est plutôt une bonne nouvelle, il sera rarement bienvenu au stade de larve. C’est un herbivore très vorace, beaucoup plus que sa taille ne le laisse présager.
Quant à la chenille processionnaire, ses poils urticants sont un danger pour les animaux, les enfants, et toute personne qui s’aventurerait à la toucher.
Ver blanc ou larve de hanneton
Score de nuisance : 10/10
N’importe quel jardinier vous le dira : le ver blanc (melolontha melolontha) est l’ennemi absolu du jardin. La larve du hanneton (à ne pas confondre avec la larve de cétoine) se cache parfois profondément dans la terre et dévore les feuilles, le bois et les racines de vos plantes.
Ce fléau dévastera vos légumes, vos arbres et arbustes, vos vivaces… Le plant mourra si le ver n’est pas repéré et éliminé.
Mulot
Score de nuisance : 7/10
Le mulot est un rongeur d’une dizaine de centimètres, gris avec une longue queue et des rayures sur le dos. Il est capable de dévorer tout votre potager. Carottes, tomates, choux.. . tout y passera. Le mulot mange tous les jours l’équivalent de son poids.
Il vit dans des terriers qu’il a tendance à « emprunter » aux taupes. Et fait beaucoup de petits (15/25 par an). Soit autant de bouches à nourrir.
Cochenille
Score de nuisance : 6/10
La cochenille se retrouve fréquemment sur les arbres, arbustes, plantes… Le plant périt rapidement, sous les attaques de cet amas blanc de minuscules insectes.
La cochenille se nourrit de la sève des plantes, et produit un amas noir sur les feuilles : la fumagine.
Araignée rouge
Score de nuisance : 5/10
L’araignée rouge (tetranychus urticae) adore les feuillages tendres des jeunes pousses et plantules, encore pleins d’azote et de potasse.
Sur son passage rien ne restera en forme très longtemps. Qui plus est vous connaissez sans doute ses larves urticantes, les fameux aoûtats. Elles apparaissent par temps chaud et constituent des nuages rouges installés sur leurs toiles en particulier près des conifères. Les araignées rouges migrent rapidement d’une plante à l’autre. Vous verrez apparaître des feuilles piquetées de points blancs ou jaunes, ou grisâtres, qui finissent par sécher et tomber.
Balanin des noisettes
Score de nuisance : 5/10
Le balanin (balaninus nucum) est un coléoptère d’à peine 1 cm, responsable de la chute précoce de vos noisettes et des petits trous que vous verrez dans votre récolte. Ce petit charançon se repère généralement quand il est trop tard. Il créera également des dégâts dans les amandes des pêches, qui seront difformes (et contiendront des larves).
Mouche du chou
Score de nuisance : 5/10
La mouche du chou (delia radicum) est un tout petit diptère qui vient pondre sur les choux, navets, radis… Ce sont ensuite les larves issues de cette ponte qui ravagent votre potager. Les plantes attaquées ont une croissance ralentie et les plantules dépérissent rapidement du fait de leurs racines affaiblies par des galeries.
Punaise verte
Score de nuisance : 7/10
Cette punaise (nezara viridula) se nourrit de la sève de nombreuses plantes. Pour se défendre, elle utilise ses glandes odoriférantes très malodorantes. Bien qu’originellement présente surtout dans les cultures de soja et de riz, depuis quelques décennies on la retrouve dans les jardins d’Europe, sur les aubergines, poivrons et tomates dont elles dessèchent les feuilles et réduisent la récolte.
Limace
Score de nuisance : 10/10
Ce gastéropode est une plaie. Ne vous fiez pas à son air débonnaire : elle est pratiquement indestructible. Les limaces sont capables de ravager des plates-bandes entières de légumes ou de fleurs. Tout y passe : feuilles de légumes, de fruits, de fleurs… Il n’y a guère que les plants à épines qui leur résistent. La moindre averse sonne le regroupement des parasites.
Campagnol
Score de nuisance : 9/10
Si vos légumes disparaissent par charrettes entières, ne cherchez plus le coupable. Le campagnol (microtus arvalis) est un glouton, difficile à déloger une fois qu’il a repéré le garde-manger. Le « rat taupier » comme on l’appelle encore parfois, s’en prend à tout ce qui se mange : légumes, fruits, feuilles…
Doryphore
Score de nuisance : 8/10
Le doryphore (leptinotarsa decemlineata) est le nuisible par excellence qui s’en prend aux pommes de terre, tomates, aubergines…
Les dégâts des parasites au jardin
Il ne faut pas limiter les nuisances des parasites de jardin à quelques fruits et légumes abîmés.
Les nuisibles sont responsables de dégâts et de réactions en chaîne :
Importance de la lutte biologique
La lutte biologique désigne l’utilisation d’organismes vivants pour prévenir et diminuer les attaques des ravageurs. On peut recourir à d’autres espèces animales, ou à des produits naturels.
L’objectif de la lutte biologique n’est pas d’éradiquer complètement les populations parasites (seuls les pesticides chimiques sont biocides), mais de les réguler afin qu’elles ne soient plus une nuisance.
La lutte biologique peut prendre différentes formes, dont parfois extrêmement sophistiquées, avec l’utilisation de micro-organismes ou de phéromones sexuelles.
À l’heure de la préservation écologique de l’environnement, coûte que coûte, la lutte biologique permet de rétablir au moins partiellement l’équilibre, en s’affranchissant des intoxications des produits chimiques.
Les avantages de la lutte biologique :
- ne plus recourir aux monocultures
- utiliser la pyramide alimentaire naturelle
- garder sous contrôle les espèces exotiques invasives
- moins de toxicité donc moins problèmes de santé pour l’homme
- moins de pollution des sols et des nappes phréatiques
- des substances biodégradables
- les nuisibles développent moins de résistances naturelles
- retour de certains auxiliaires de jardin qui avaient disparu (coccinelle, hérissons, taupes, oiseaux, chauve-souris…)
- un sol plus riche et vivant, travaillé en profondeur
- les auxiliaires se reproduisent et se propagent seuls : la lutte biologique coûte moins cher
Nos astuces (en vracs) contre les ennemis du jardin
- Les canards adorent les limaces. Lâchez-les dans le jardin.
Invitez les auxiliaires dans votre jardin
Il est temps de vous familiariser avec l’expression « auxiliaire de jardin ».
Ce terme signifie que la majorité des habitants du jardin sont davantage vos alliés que vos ennemis ! Sur les 2000 espèces différentes d’insectes qui peuplent votre jardin, seule une minorité sera nuisible.
C’est la raison pour laquelle l’utilisation de pesticides chimiques est à proscrire : ces produits ne font pas la distinction entre les alliés et les parasites.
Dans la nature, il n’existe pas de « nuisibles » (à l’exception peut-être du moustique).
C’est donc vous qui déciderez qui est bienvenu ou non dans votre jardin.
On pourra comprendre que vous soyez hésitant à accueillir des couleuvres, crapauds et orvets.
Voici vos principaux alliés :
- Abeille domestique : extraordinaire pollinisateur
- Araignée : contre de nombreux insectes.
- Belette : contre les rongeurs, limaces…
- Bourdon terrestre : extraordinaire pollinisateur
- Carabe : contre d’autres insectes, chenilles et larves
- Chat : contre les rongeurs
- Chauve-souris : contre de nombreux insectes (moustique notamment)
- Chrysope : contre les pucerons, cochenilles, acariens, aleurodes, œufs de papillon, thrips…
- Coccinelle : contre les pucerons
- Crapaud et grenouille : contre les limaces
- Fourmi : contre les chenilles, vers, larves, araignées, mouches, cloportes et cadavres d’insectes en général.
- Guêpe : prédateurs ou parasites de nombreux insectes
- Hérisson : contre les araignées et larves d’insectes
- Lézard : il mange de nombreux insectes
- Libellule : contre les chenilles
- Oiseaux : contre les larves et chenilles
- Perce-oreille : contre les pucerons et araignées.
- Syrphe : contre les pucerons
- Taupe : contre les parasites sous terrains : vers gris, limaces, tipules, larves de taupins, courtilières…
Comment attirer les coccinelles au jardin ?
Bannissez tous les pesticides, fongicides et herbicides chimiques.
Construisez un abri à coccinelles : une boîte en bois contenant des planchettes fixées horizontalement, espacées de 5 mm, que vous placerez dès le mois d’août dans un endroit sec, à l’abri du vent et de la pluie, et orienté sud/sud-est à 30 cm du sol.
Gardez quelques pucerons : la larve de coccinelle mange 150 pucerons par jour.
N’introduisez pas dans votre jardin de coccinelle asiatique : elle est une menace pour les espèces indigènes.
Préservez un jardin naturel, des haies, des bandes non tondues et quelques mauvaises herbes.
Comment attirer les oiseaux dans son jardin ?
Les oiseaux insectivores comme les mésanges peuvent vous rendre de grands services.
Ne taillez jamais ni n’élaguez entre le 1er avril et le 30 août (période de nidification).
Plantez des fruitiers dans votre haie et laissez un peu de fruits aux oiseaux.
Plantez une haie bien fournie avec des troènes, cornouillers, pyracanthas, houx, pommiers décoratifs, aubépines, églantiers, sureaux…
Nos pages sur les différents traitements du jardin
- Chaulage : comment utiliser la chaux au jardin et son intérêt
- Pourquoi vos plantes ont-elles faim d’azote ?
- Le démoussage de toit : pourquoi s’y atteler rapidement ?
- Mousse d’arbre et lichen au jardin : traitements et solutions
- Se débarrasser de racine envahissante
- Produits phytosanitaires VS agriculture biologique le match
Nos autres GUIDES PRATIQUES