Comment optimiser le débit de votre forage domestique ?

Le forage domestique permet de profiter d’une source d’eau précieuse et autonome. Cependant, pour en tirer un meilleur rendement, le débit doit être constant. Lorsqu’il est insuffisant par exemple, il impacte vos besoins ménagers comme la cuisine ou même l’arrosage du jardin.

Cela ne relève pas seulement de la puissance de l’équipement, mais aussi de l’entretien du système, des réglages et de la bonne adaptation des installations. 

Découvrez ici, étape par étape, les astuces pour stabiliser durablement le débit de votre forage domestique.

pompe à eau dans son jardin

Déterminez le potentiel réel de votre forage

Cette étape consiste à connaître la capacité de votre forage à fournir de l’eau sans s’essouffler. Pour ce faire, il faut relever son niveau statique ainsi que son niveau dynamique après 30 à 60 minutes de pompage à débit connu. La différence entre les deux niveaux, encore appelée le rabattement, révèlera la productivité.

Dès lors, vous pouvez calculer l’indice de productivité (débit/rabattement) pour estimer le débit soutenable. Il convient ensuite de faire un test de pompage par paliers pour identifier le point où le niveau se stabilise et celui où il s’effondre. Il s’agit de votre limite naturelle.

Toutefois, il faut noter les temps de remontée du niveau après arrêt. Lorsqu’elle est lente, cela signale un aquifère peu réactif et donc la nécessité de faire un pompage plus doux et plus long pour un volume équivalent. Ce diagnostic vous évitera de solliciter la pompe immergée pour un puits plus qu’elle en a la capacité.

Choisissez et paramétrez votre pompe

Il est fortement conseillé de choisir une pompe immergée qui fonctionne à un point de rendement proche de sa courbe optimale. Si elle est surdimensionnée, elle créera des variations de pression et augmentera l’usure. À l’inverse, si elle est sous-dimensionnée, elle plafonnera et chutera en pression, ce qui expose à une surchauffe.

Vous devez vous appuyer sur le débit soutenable mesuré plus haut et la hauteur manométrique totale pour faire un choix adapté. Ensuite, installez un clapet anti-retour de qualité au refoulement de la pompe pour empêcher le retour d’eau. Cela permet d’éviter les coups de bélier et de redémarrages inutiles.

À la fin, réglez le pressostat avec un écart raisonnable pour limiter l’effet yo-yo. Il est possible d’utiliser un VFD pour ajuster la vitesse de la pompe à la demande réelle.

Dimensionnez la réserve sous pression

La stabilisation du débit de forage passe aussi par l’inertie hydraulique. Lorsque votre ballon à vessie est correctement dimensionné, il réduit les démarrages courts et l’érosion du débit instantané. Assurez-vous de toujours vérifier le prégonflage au manomètre. S’il est mal réalisé, le ballon perd son effet tampon, d’où des variations de débit.

Si votre besoin d’eau est très irrégulier, ajoutez un réservoir tampon hors pression de 500 à 2000 L, puis un surpresseur dédié. Cela permet de décorréler le captage de la consommation et de lisse les pics. Vous pourrez alors bénéficier d’un débit stable aux robinets.

Comme alternative, vous pouvez aussi choisir les systèmes de pression constante. Très efficaces, ils permettent de maintenir un débit régulier malgré les variations d’ouverture des points d’eau.

Limitez les pertes de charge du réseau

Un réseau mal conçu étouffe le débit. Il est alors judicieux de réduire les pertes de charge en choisissant des diamètres adaptés. Montez en section depuis la pompe jusqu’au collecteur principal, puis réduisez vers les branches. Au lieu d’un coude à 90°, préférez deux de 45°.

De même, vous devez éviter les rétrécissements inutiles, les filtres sous-dimensionnés et les raccords bricolés. Ils peuvent créer des turbulences et finir par réduire le débit. Si vous remarquez que les clapets sont coincés, remplacez-les, graissez les vannes et purgez l’air emprisonné dans les points hauts. Pour finir, il faut enterrer ou isoler les conduites exposées pour éviter les dilatations thermiques. Organisez la distribution en collecteurs plutôt qu’en enfilade.

Mettez en place un système de filtration

Des filtres sont nécessaires pour préserver la constance du débit. En premier, si le forage transporte des particules, il convient d’installer un filtre anti-sable. Il peut s’agir des tamis ou d’un hydrocyclone. Choisissez la bonne maille, entre 100 et 200 microns en préfiltration, puis une surface filtrante généreuse pour limiter la chute de pression.

Ensuite, il faut une filtration fine en fonction des usages. Elle peut être de 50 à 80 microns pour l’arrosage ou 20 à 25 microns pour l’eau domestique avant traitement. Surveillez le différentiel de pression amont/aval. S’il grimpe, le filtre risque de colmater et d’asphyxier le débit. En fonction du volume écoulé, programmez le nettoyage ou le remplacement des cartouches.

En ce qui concerne le forage, la crépine peut s’entartrer ou se colmater naturellement. Vous devrez alors faire un brossage ou un air-lift périodique, voire un traitement chimique contrôlé pour restaurer sa perméabilité.

Faites une maintenance préventive

La constance du débit d’un forage s’établit progressivement. Il est alors recommandé de mettre en place un journal de maintenance, composé :

  • du relevé mensuel de la pression à vide/en charge ;
  • des ampères de la pompe ;
  • du différentiel des filtres ;
  • du niveau dynamique au point d’inspection.

Ces courbes vous permettront de connaître l’état du système en temps réel afin d’intervenir avant une éventuelle panne. Chaque année, testez les sondes ou le pressostat de manque d’eau, ainsi que la protection thermique du moteur.

Vérifiez également l’étanchéité des raccords, resserrez les colliers et remplacez les joints plats marqués. Si vous disposez d’un jardin supsendu par exemple, programmez l’arrosage pendant les heures creuses de consommation domestique pour éviter les chutes de débit.